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Libération
Enquête

Sciences-Po: le feuilleton d’une succession

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L’élection controversée d’Hervé Crès en remplacement de Richard Descoings illustre les dérèglements dont souffre l’école.
L'entrée de Sciences-Po, rue Saint-Guillaume à Paris. (Photo Franck Fife. AFP)
publié le 2 novembre 2012 à 22h26
(mis à jour le 3 novembre 2012 à 9h34)

Une mort un peu mystérieuse qui sonne comme une tragédie, des puissants qui tirent les ficelles dans les coulisses, des bruits savamment distillés pour salir tel ou tel, des fuites incontrôlables, des manœuvres qui renvoient au sommet de l’Etat… La succession de Richard Descoings, le patron de Sciences-Po brutalement décédé le 3 avril à New York, ressemble à un mauvais feuilleton avec un scénario brouillon et des héros pas toujours sympathiques, mais qui, de rebondissements en rebondissements, tient malgré tout en haleine.

Retour sur le roman-feuilleton de l’automne qui, au-delà de ses péripéties, en dit long sur les mœurs d’une des plus prestigieuses écoles françaises, creuset de l’élite politique.

Où il est annoncé que la succession sera transparente

Lorsque survient le décès de Richard Descoings, la maison est déjà fragilisée. Depuis les révélations, en décembre 2011, du site Mediapart sur les rémunérations pharamineuses des dirigeants de Sciences-Po, la polémique enfle. L’image de la vénérable maison est écornée.

Sciences-Po se retrouve sans chef et sans procédure de succession. Jusqu’ici, cela se passait par cooptation, entre amis en somme. Mais on est en 2012. L’école, où l’on enseigne les principes de la démocratie et de la bonne gouvernance, doit se montrer à la hauteur. Le 22 mai, les règles du jeu sont fixées. A priori, elles sont transparentes : les candidats doivent avoir une expérience de gestion, un solide bagage universitaire, connaître l’administ