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portrait

Christophe Varagnac. Rallumez les Lumières !

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Agressé à Bordeaux par l’un de ses élèves, ce professeur d’histoire plaide pour une laïcité intégrale, délivrée du poids des croyances.
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publié le 4 novembre 2012 à 19h07

Aquoi ressemble un enseignant qui s'est fait agresser en plein cours ? A un type fatigué, mais droit dans sa paire de jeans. A un homme qui arbore une barbe de trois jours, allume ses clopes l'une après l'autre, se pose, dans le désordre, moult questions. A un professeur qui voudrait profiter de sa mésaventure pour «changer la donne». Christophe Varagnac, 37 ans, est touché, pas coulé. Il a demandé un rendez-vous à Vincent Peillon, le ministre de l'Education nationale. Il voudrait obtenir de lui «des garanties pour proposer un vrai chantier autour de l'école républicaine». Il rêve de ne plus voir de «sapins dans les halls de l'école, pas plus que de gamins qui jurent sur le Coran de La Mecque». Il dit que son métier se fait décidément trop déborder. Il égrène la «violence quotidienne», décortique toutes ces choses qui ne se racontent pas. Les élèves qui lui barrent le passage dans le couloir, le bruit de fond permanent du CDI où il est impossible de se concentrer, la salle des profs, qui ressemble étrangement à un «mur des lamentations», certains lycéens victimes du racisme anti-Blanc.

Christophe Varagnac ne veut pas retourner dans son lycée professionnel de la rive droite de Bordeaux. Il aurait peur de ne pas pouvoir faire ce qu'il faisait jusque-là : de l'enseignement. Il a été surexposé «médiatiquement». Il préférerait reprendre son activité ailleurs. Et l'élève ? L'élève s'appelle Marwan, et il a été prié d'aller semer

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