La droite a une conscience. La preuve ? Contre l’ouverture du mariage aux couples de même sexe, certains élus exigent une clause de conscience qui les dispense d’appliquer la loi.
Les candidats à la présidence de l'UMP n'ont pas évité le sujet. François Fillon se veut «un républicain qui respecte la loi, même si cela me posait un certain nombre de vrais problèmes de conscience». Cependant, il envisage déjà l'abrogation : «Ce n'est pas un texte sur lequel je considère qu'il ne faut pas revenir lorsqu'il y aura une alternance.» Quant à Jean-François Copé, il rejoint les maires rebelles : «A titre personnel, je ne les célébrerai pas, je déléguerai tel ou tel de mes adjoints pour le faire…» Les municipalités de droite vont-elles nommer un préposé aux unions de même sexe ? Nadine Morano propose une solution de synthèse. «Si la loi est votée, je l'appliquerai.» Mais elle envisage «peut-être des cas qui me poseront des cas de conscience». Et de conclure : « Vous n'êtes pas obligée de marier tout le monde.»
Inviter les officiers d'état civil au cas par cas ? Nul ne semble s'en offusquer. On avait pourtant connu les politiques moins indulgents pour la «désobéissance civile» : en 2004, ils étaient unanimes ou presque, même à gauche, à condamner Noël Mamère qui mariait deux hommes à Bègles. Le cas par cas matrimonial n'est pas nouveau. Depuis la loi Sarkozy de 2003, quand ils soupçonnent un couple binational de «mariage blanc