Il aura fallu la convocation de Martine Aubry par la magistrate en charge de l’affaire de l’amiante pour relancer l’intérêt sur un dossier qui dure depuis seize ans. Seize longues années pour les victimes qui attendent que les responsables de cette catastrophe de santé publique rendent des comptes à la justice.
Le fait que Madame Aubry ait à s’expliquer sur son action en tant que Directrice des relations du travail (DRT) au ministère éponyme, à une période clé de ce qu’aurait pu et dû être la prévention de ce fléau, relève de l’évidence judiciaire dans un pays démocratique. En fait, tous les responsables politiques et administratifs qui ont eu une responsabilité dans le dossier de l’amiante à cette époque doivent impérativement s’expliquer.
La catastrophe sanitaire de l’amiante, qui détient le triste record d’être la plus importante que notre pays ait connu, était en effet une catastrophe évitable. Ainsi, pour ne citer qu’un exemple, au moment de la mise en place de la première réglementation en 1977, les connaissances disponibles démontraient sans ambiguïté que les mesures prises, ne permettaient aucunement de protéger les salariés du risque de cancer. Cependant durant près de 20 ans, et très précisément jusqu’en 1995, aucun des responsables politiques et administratifs qui avaient en charge la prévention du risque amiante n’ont pris les mesures qui s’imposaient. Ces retards ont et auront des conséquences dramatiques qui se mesurent en dizaines de milliers de morts. Ces affir