«On vend notre cul, mais qui sont les vendus ?» «Racolage passif, répression active !» C'est en entonnant ces slogans qu'une dizaine de prostitué(e)s du Syndicat du travail sexuel (Strass) et de militants d'Act-Up se sont rassemblés devant le Palais du Luxembourg ce mercredi, peu après 15 heures. En principe, les sénateurs auraient dû examiner aujourd'hui la proposition de loi de l'élue écologiste Esther Benbassa, visant à abroger le délit de racolage passif (1). Raté, le texte a été retiré il y a une dizaine de jours. Les manifestants, dont certaines portaient jupes et bas résille, avaient donc décidé de marquer le coup face à ce qu'ils estiment être un nouveau reniement du gouvernement.
Durant la campagne présidentielle, François Hollande avait en effet promis de supprimer le délit de racolage passif, instauré par la loi pour la sécurité intérieure du 18 mars 2003. Le texte de la sénatrice Benbassa soulignait notamment que le dispositif n'avait «pas rempli ses objectifs en matière de lutte contre les réseaux et a eu pour principal effet d'aggraver la situation de précarité et de stigmatisation des travailleuses et travailleurs du sexe». Selon Morgane Merteuil, porte-parole du Strass, c'est sous la pression du ministère de l'Intérieur et du ministère des Droits des femmes que le