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Sciences-Po, comptes à rebours

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Après la publication d’un rapport accablant, le directeur désigné a été récusé par l’Etat.
Jean-Claude Casanova, le président de la Fondation nationale des sciences politiques, qui gère SciencesPo, auditionné, hier, à l’Assemblée. (Photo Marc Chaumeil. Fedefoto pour Liberation)
publié le 22 novembre 2012 à 22h16
(mis à jour le 23 novembre 2012 à 9h28)

Sciences-Po tourne la page de l’ère Descoings avec sa folie des grandeurs et le sentiment d’impunité qui caractérisait sa direction. La Cour des comptes a rendu, hier, un rapport sans appel. L’établissement, accusé de gabegie, va devoir se réformer au plus vite et s’engager à respecter les règles de bonne gestion, de transparence et de démocratie. En attendant, le très controversé processus de succession est stoppé, et la ministre de l’Enseignement supérieur, Geneviève Fioraso, s’apprête à désigner un administrateur provisoire. Plusieurs dirigeants de Sciences-Po risquent en effet des poursuites : Jean-Claude Casanova, le président de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP, qui gère Sciences-Po), mais aussi Hervé Crès, le successeur désigné de Richard Descoings qui a été son bras droit, et au moins trois directeurs. Retour sur une crise qui atteint son paroxysme avec ce rapport.

Ce que disent les magistrats de la Cour des comptes

Sciences-Po a connu un développement impressionnant entre 2005 et 2010 - la période étudiée par la cour -, avec un doublement de ses effectifs étudiants (10 000 aujourd’hui), une ouverture à l’international, la multiplication de campus en province, la hausse du nombre de boursiers (mais encore en-deçà de l’objectif de 30%), le recrutement de nombreux chercheurs… Mais cela s’est fait à un coût excessif, déplorent les magistrats, au prix de plusieurs irrégularités et en l’absence quasiment de tout contrôle. Le budget de Sc