Cofondateur d’Europe Ecologie-les Verts (EE-LV), Daniel Cohn-Bendit réagit à la nouvelle journée d’affrontements entre forces de l’ordre et opposants au futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
Le ministre de l’Intérieur qui envoie 500 gendarmes pour éviter le «kyste» de l’occupation du site est-il dans son rôle ?
Manuel Valls est dans les gros sabots de De Gaulle. Son «kyste», c'est une version moderne de la «chienlit». Ce n'était pas intelligent à l'époque, ça l'est encore moins aujourd'hui. 500 gendarmes ou 1 000 CRS ne régleront pas ce problème de société. C'est une façon de gouverner complètement archaïque. De Mai 68 au CPE, les gouvernements n'ont donc jamais appris la leçon. J'ai défendu la participation d'EE-LV au gouvernement et soutenu les initiatives de François Hollande pour réorienter l'Europe. Mais la manière dont cela se passe à Notre-Dame-des-Landes rend de plus en plus difficile le maintien des écologistes au gouvernement. Je note que le Président se montre sensible aux mouvements. Il a eu le sentiment qu'il fallait donner des gages aux opposants au mariage homo, des gages au Medef sur le pacte de compétitivité. Mais lui et les socialistes croient que l'on peut piétiner et les écologistes et les enjeux écologiques. C'est une erreur politique que la gauche pourrait payer très cher à l'avenir
Comment sortir de ce bras de fer ?
Il faut prendre exemple sur le conflit qui a eu lieu il y a deux ans en Allemagne à propos de l'enfouissement de la gare de Stuttgart. La grande majorité des élus chrétiens démocrates (CDU) et sociaux-démocrates (SPD) avait voté pour et mené à terme le processus administratif