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Libération

L’enseignement supérieur au miroir de Sciences-Po

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publié le 26 novembre 2012 à 19h06

Il y a vingt-cinq ans, le positionnement de l’Institut d’études politique de Paris (Sciences-Po) ne semblait, en apparence, guère prometteur. Sciences-Po était coincé entre, d’un côté, des grandes écoles (Normal Sup, Polytechnique) qui étaient plus sélectives et plus prestigieuses et, de l’autre, des universités qui étaient davantage orientées vers la recherche. Elle semblait devoir se contenter de quelques niches, comme la préparation de l’ENA, et de sa réputation d’école convenable pour la bourgeoisie parisienne.

En réalité, la situation n’était pas si défavorable à Sciences-Po.

Le modèle des grandes écoles était à bout de souffle. Hypersélectives, ces écoles étaient trop petites pour acquérir une visibilité internationale. Leurs équipes de recherche manquaient de taille critique et la formation par la recherche était souvent insuffisante, alors même que leurs élèves avaient reçu, en classes préparatoires, une excellente formation initiale.

L’université faisait face à une équation quasi insoluble : devoir, à moyens constants, gérer la massification de l’enseignement supérieur, tout en maintenant l’excellence scientifique. Depuis la démission de Devaquet lors des événements de novembre-décembre 1986, la sélection et l’institution de droits d’inscriptions autres que symboliques demeurent deux tabous absolus pour l’université française, alors même qu’ils sont les piliers de la quasi-totalité des modèles universitaires dans le reste du monde.

De son côté, Sciences-Po était déjà un