Elle n'en «peut plus» d'entendre les hélices de l'hélicoptère de la gendarmerie, parfois dès 6 heures du matin. Elle en a assez de «couper à travers champs» pour aller acheter son pain, en raison des barrages de gardes mobiles. Et elle supporte de moins en moins de devoir montrer ses papiers d'identité sur les routes alentours à chaque fois qu'elle veut rentrer chez elle. «Ca fait un mois que ça dure», souffle Marie Jarnoux. Cette brune quarantenaire habite à quelques pas du bois de Rohanne, devenu l'épicentre de la bataille que se livrent forces de l'ordre et opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
Mais malgré la fatigue, pas question de lâcher. «Je ne suis pas du tout découragée», explique Marie, enchaînant clopes sur clopes dans son salon. Avec son mari, elle vient de recevoir un arrêté d'expropriation. L'ancien corps de ferme réhabilité qu'ils louent tous les deux fera bientôt l'objet d'une estimation financière. Et si les travaux débutent effectivement d'ici 2014, la famille devra quitter les lieux. Mais pour Marie, l'aéroport du Grand Ouest, qui doit ouvrir en 2017, n'est encore qu'un projet. Elle ne désespère pas de rester ici, à la Rolandière, et espère que la mobilisation conjointe des riverains, des agriculteurs et des «zadistes» (1), ces jeunes qui squattent les bois, fera plier le gouvernem