C’est aujourd’hui que les députés vont débattre d’un amendement permettant la constitution de réseaux de santé, balisant le parcours de soins de l’assuré. La Mutualité française avait été attaquée très violemment sur cette question, médecins, internes, politiques lui reprochant d’ouvrir la voie à la privatisation de l’assurance maladie. Etienne Caniard, président de la Fédération de la mutualité française s’en défend âprement.
Hier, les mutuelles étaient présentées comme le fer de lance de la solidarité nationale. Aujourd’hui, elles sont accusées de vouloir détruire l’assurance maladie. Que se passe-t-il ?
C’est un débat incompréhensible. Toutes les instances, comme le Haut Conseil de l’assurance maladie ou la Cour des comptes, réclament une meilleure organisation de notre système et la mise en place d’un parcours de soins plus cohérent. Nous sommes dans cette logique. Et voilà qu’une proposition de loi anodine provoque remous et déchaînement de propos erronés.
Comment l’expliquez-vous ?
Cette disposition existait depuis des années sans poser le moindre souci. Les mutuelles avaient ainsi la possibilité d’augmenter leurs taux de remboursement lorsque l’usager passait par des professionnels qui ont souscrit un conventionnement avec elles. Cette disposition apparaissait dans les contrats de près de 30 millions de Français. Tout le monde était au courant et cela ne posait aucun problème. En mars 2010, pour des raisons purement juridiques, cette décision a été cassée.
Ensuite ?
En août 2011, il y a eu un projet de loi, porté par Jean-Pierre Fourcade, sénateur UMP, qui reprenait le dispositif : ce projet n’a été alors contesté que par des opticiens qui ont fait, c’est vrai, un véritable lobbying. Et