Embourbée, l'enquête sur la tuerie de Chevaline en Haute-Savoie tente de sortir de l'ornière en explorant à fond deux pistes. «Sous-estimée» au départ, de l'aveu même du procureur d'Annecy Eric Maillaud, l'hypothèse d'un «tireur fou» ayant pu massacrer au hasard quatre personnes pour un mobile futile, est désormais «sérieusement envisagée». En parallèle, les juges ont délivré une commission rogatoire internationale à l'Irak, pays natal de Saad al-Hilli, 50 ans et de son épouse Iqbal, 47 ans, et de sa belle-mère Suhaila al-Allaf, 74 ans, abattus le 5 septembre sur ce parking forestier de la Combe-d'Ire, pour creuser l'origine du patrimoine familial.
Un pistolet utilisé par l’armée suisse dans les années 20-30
Un fragment d'arme découvert sur les lieux indique qu'il s'agit d'un Luger P06, comme l'a révélé le Monde. Ce pistolet automatique de calibre 7,65 mm est assez répandu en Haute-Savoie pour avoir équipé l'armée suisse pendant les années 20-30, puis servi à des résistants durant la Seconde Guerre mondiale. Le profil de cette arme, locale et ancienne, plus prisée des collectionneurs que des tueurs à gages, paraît fournir en creux des indications sur le tireur : un homme amateur d'armes et a priori de la région, qui se trouve à 40 kilomètres de la Suisse. «A supposer que l'arme du crime soit locale, cela ne veut pas dire que le tueur l'est forcément», nuance le procureur d'Annecy. Eric Maillaud n'écarte pas complète