Si ce n'est un solide carnet d'adresses et une vive passion pour les livres, rien ne prédisposait, à première vue, Paul Van den Heuvel à devenir l'interlocuteur privilégié des responsables de l'un des fonds d'archives les plus riches du monde, celui du Vatican. «On ne m'a jamais demandé si j'étais catholique», assure le discret homme d'affaires belge, esthète, collectionneur d'œuvres d'art et de vieux documents, qui arbore élégamment ses initiales brodées sur la poche de sa chemise. Si, finalement, on lui pose la question, il avoue volontiers être un «catholique culturel», attaché davantage à des siècles de culture qu'à une foi.
Telle est la leçon de cette aventure
Aux archives secrètes du Vatican, Paul Van den Heuvel est donc un peu chez lui. Il en connaît les coins et recoins, les histoires glorieuses et moins glorieuses. Sur une splendide terrasse romaine, à l'intérieur du Saint-Siège, il s'enflamme, certes poliment, contre Napoléon. Au tableau des rapines de l'empereur, il y eut, en effet, en 1810, le rapt des archives du pape, emportées à Paris par la soldatesque, autoritairement et sans ménagement. «Un drame scientifique, un drame historique, commente Paul Van den Heuvel. Lorsqu'ils avaient froid, les soldats brûlaient des papiers pour se réchauffer.» «Beaucoup de documents ont alors été détruits également par certains services de l'Eglise, comme le Saint Office, qui préféraient les faire disparaître plutôt que de les laisser dans les mains de Napoléon», précise Piero Do