C'était en quelque sorte la 61e proposition de François Hollande pendant la campagne présidentielle: inquiètes de l'incessante progression du nombre de pauvres depuis 2004, les associations se battant contre les exclusions avaient demandé aux candidats à l'Elysée, la convocation d'une conférence nationale de lutte contre la pauvreté. «D'accord» avait répondu Hollande. Hier, Jean-Marc Ayrault a conclu cette grande réunion en annonçant un plan en faveur des personnes en difficulté. Son coût global - entre 2 et 2,5 milliards d'euros par an à terme - n'est pas négligeable en période de restrictions budgétaires. Après la chasse aux fraudeurs en vigueur sous Sarkozy, le changement de philosophie est réel.
Les revenus des pauvres vont-ils être améliorés ?
Le RSA (qui a succédé au RMI) va être augmenté de 10% sur cinq ans (entre 2013 et 2017) en sus de l’inflation. La mesure concerne plus de 1,2 million de foyers en France métropolitaine (personnes seules, familles, soit au total près de 3 millions de personnes). Lorsqu’elle aura été intégralement mise en œuvre en 2017, le coût de cette revalorisation sera de l’ordre de 1 milliard d’euros par an.
En ces temps de vaches maigres budgétaires, le gouvernement était très attendu sur ce sujet. Lors de sa création, en 1989 par le gouvernement Rocard, le RMI correspondait à 50% du Smic. A partir de 2002, le revenu minimum a décroché. Aujourd'hui le RSA représente moins de 43% du salaire minimum (475 euros p