Menu
Libération
Décryptage

Rétention : les associations muselées par l’Intérieur ?

Article réservé aux abonnés
publié le 11 décembre 2012 à 22h16

Nouveau bras de fer en vue entre les associations et le ministère de l'Intérieur ? Pas impossible au vu de l'appel d'offres sur le travail des associations de défense des étrangers placés en centre de rétention administrative (CRA), révélé hier par Mediapart. Chaque année, 51 000 étrangers sont placés dans un des 25 CRA avant une possible expulsion.

Les associations devront-elles se taire ?

C'est le point qui a fait bondir. L'appel d'offres, qui doit être négocié entre la Place Beauvau et les intervenants en CRA, prévoit une amende de 500 euros en cas de «non-respect du principe de devoir de réserve et de l'obligation de discrétion». Des propos critiques ou des informations dérangeantes livrées à la presse seraient passibles, selon les associations, de cette sanction. «C'est totalement ridicule, fulmine Pierre Henry, de France Terre d'Asile. Cette disposition ne pourra pas rester.» «Ce muselage des associations est ahurissant», renchérit David Rohi pour la Cimade. «C'est l'obligation générale de neutralité prévue dans tous les contrats publics, qui vise à ne pas insulter l'administration. Mais il ne s'agit pas d'entraver le devoir d'alerte et de liberté d'expression des associations qui pourront signaler ce qui ne va pas dans les centres», répond l'Intérieur.

Les moyens financiers sont-ils maintenus ?

C'est l'autre inquiétude des associations (la Cimade, France Terre d'Asile, l'Ordre de Malte, Forum réfugiés