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Libération
Enquête

21-12-2012, les farces du mal

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Qu’ils soient adeptes du calendrier maya, musulmans ou évangéliques, les prophètes de l’apocalypse ne manquent pas. Passage en revue des diverses familles millénaristes.
(Raphaël Dallaporta)
publié le 14 décembre 2012 à 19h06

On ne rigole pas avec les forces du mal. La preuve ? Le 21 décembre a déjà suscité son lot d’hystérie et on peut craindre d’autres manifestations abracadabrantes. Millénarisme soft ou millénarisme hard ? Disparition de l’humanité ou transformation spirituelle ? Présente dans toutes les religions, cette croyance a aussi des contours politiques, aux dimensions très actuelles et parfois inquiétantes. Depuis la nuit des temps, les discours sur la fin du monde échappent pourtant de plus en plus aux grandes religions instituées. Petit voyage dans une famille très recomposée…

José Argüelles et les «Mayas galactiques»

L’inventeur de la dernière fin du monde - il y a en a déjà eu plus d’une centaine -, celle du 21 décembre, est mort, pourrait-on dire, fort à propos. Historien d’art américain de profession avant de dériver et de devenir un «théoricien» prisé des milieux ésotériques, José Argüelles a quitté ce bas monde en 2011, sans attendre sa prédiction !

Mêlant mythologie extraterrestre et «sagesse» des civilisations disparues (les Mayas, en l'occurrence), l'homme, qui se présentait lui-même comme un «Maya galactique», a diffusé ses conceptions à travers un livre, publié en 1987, le Facteur maya. L'ex-historien de l'art y invente sa propre mythologie : les Mayas étaient des extraterrestres, dépositaires d'une sagesse qu'ils devaient transmettre, et une nouvelle ère allait s'ouvrir à la fin de leur calendrier, le 21 décembre 2012. Ces thèses ont été reprises et développées par d'autres auteurs ésotériques. E