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Ça pacs ou ça casse

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Dans les archives de «Libé», il y a quatorze ans. Début de l’examen en première lecture par l’Assemblée nationale de la nouvelle proposition de loi sur le pacte civil de solidarité (pacs). Christine Boutin ne recule devant aucune outrance.
publié le 14 décembre 2012 à 19h07

Le matin, elle disait dans le poste s’être gavée de pâtes et de miel pour tenir les quatre heures du marathon anti-pacs promis à l’Assemblée. L’après-midi, de bleu dragée vêtue, Christine Boutin était attendue au baptême du crachoir. Le matin, ils se sont dit qu’il fallait être là, ne plus susurrer leurs doutes sur le pacs. L’après-midi, les socialistes étaient presque tous là, dans l’hémicycle ou dans leur bureau, prêts à accourir pour les votes. Hier, c’était le retour du pacs. Rejeté faute de troupes le 9 octobre par une droite majoritaire le temps d’une motion de procédure, le pacte civil de solidarité venait chercher une deuxième chance.

Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS, assurait dans les couloirs avoir tout fait pour la lui offrir : «J'ai passé la journée d'hier à téléphoner, ça vaut mieux que le fax. Je préfère ma conscience à mes consignes. J'espère qu'il en ira de même pour chaque membre de la majorité.» Le pacs, ou le rendez-vous de la conscience des socialistes et de celle de Mme Boutin, qui a cette fois laissé sa bible dans son sac à main.

Elle s'est calée sous le perchoir. Yvette Roudy, prévoyante, avait apporté le Mitterrand de Lacouture. Christine Boutin, députée des Yvelines, est là pour révéler enfin «tout ce qu'on vous cache, tout ce qu'on ne vous dit pas». Elle en veut pour preuve le silence de Jospin, les réticences de Chevènement et de Strauss-Kahn, ou encore l'absence dans cette affaire de Martine Aubry.