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Libération
Apocalypse show.

Puisqu’on vous dit que la fin du monde, c’est vendredi

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Une semaine à Bugarach.
publié le 16 décembre 2012 à 22h16

«S’

il y a autant de forces de l’ordre mobilisées, c’est bien qu’il va se passer quelque chose»

: c’est une quinquagénaire bien mise qui parle, croisée en gare de Carcassonne. Cet autre Toulousain, lui, a conseillé à sa mère

«qui est de là-bas, de venir habiter chez [lui] le temps que tout ça passe».

Les

«gars»

de son service municipal de la voirie organisent

«un bus pour aller voir un peu cette fin du monde».

Il n’y a pas besoin de croire à l’apocalypse du 21 décembre, dont seul ce village des Corbières audoises devrait réchapper, pour être

«sûr qu’il y aura un monde fou à Bugarach, ce jour-là».

Bugarach, sous le pic du même nom, c'est l'histoire du bûcheron canadien. Un trappeur qui coupe son bois avant l'hiver s'en va interroger un vieil Indien, lequel lui dit que «l'hiver sera rude». Il coupe donc encore du bois et retourne auprès de son oracle. Qui lui indique cette fois que l'hiver sera «très rude». Et ainsi de suite jusqu'à ce que le vieil homme à plumes annonce un hiver «très, très, très, très rude». Comment peut-il en être si sûr ? Et l'Indien de répondre : «Parce que homme blanc, lui, couper beaucoup de bois.» La rumeur produit des effets qui amplifient la rumeur. Le maire, Jean-Pierre Delord, n'en peut plus d'expliquer que son tout petit village de cailloux et de chênes verts sera juste protégé de tout éventuel engorgement automobile par un filtrage de la circulation à partir de mercredi. Ma