La première est juste sous l’église, tout en haut du village. L’autre, un plus loin vers la rue Pavée. Deux maisons «A vendre» et qui n’ont toujours pas trouvé preneur. Au numéro 11 de ladite rue Pavée, un gîte annonce rester ouvert à toute location. La folie immobilière qui aurait saisi Bugarach en vue d’échapper à la fin du monde du 21 décembre, n’existe que dans les têtes. Et les têtes sont dures.
Ce promeneur croit savoir que le prix du gîte à la Maison de la Nature, de l'autre côté de la route, a été multiplié par «quatre, cinq ou six». Les prix sont juste passés de 27 à 60 euros, «parce que j'aurai la note d'électricité pour le chauffage et la relance d'un cumulus de 2 000 litres, maugrée Sigried , la gérante de ces lieux d'ordinaire fermés dès la mi-novembre. J'ai rouvert parce que le maire me l'a demandé. Je m'en serai bien passée». Ne sont épargnés que ceux qui ont au moins un bout du nez dans une affaire de logement. Sinon tout se passe comme s'il était de toute façon trop rigolo d'imaginer une foule de crétins prêts à faire flamber les prix pour être sauvés d'une apocalypse à laquelle personne ne croit. Sur un chemin fléché «la fin du monde, c'est ici», une dame confirme : «moi, ça m'amuse beaucoup, cette ruée». Ruée au pied du pic qui est tout sauf une ruée. Sous une pub pour un kit de survie à l'apocalypse à télécharger sur iPhone et une adresse mail pour la voyance illimitée de Fabienne Beaumont, le site web officiel de la fin du monde