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Enfants pour tous, l’échappée belge

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Mariage pour tousdossier
Lundi, une dizaine des parlementaires français ont fait une tournée express en Belgique, où les homosexuels ont droit au mariage, à l’adoption et à l’AMP. Et où l’on comprend mal les atermoiements de la France.
publié le 18 décembre 2012 à 21h26
(mis à jour le 19 décembre 2012 à 16h21)

Lundi, de preux parlementaires français s'en sont allés passer toute la journée chez un voisin qui autorise le mariage, l'adoption et l'accès à l'assistance médicale à la procréation (AMP) aux couples homosexuels, à savoir la Belgique. «On nous parle de "bébé Thalys" [ces bébés français conçus par insémination artificielle, ndlr], prenons donc le train et allons voir», dit l'un d'eux, en arrivant à la gare.

Ce sera bientôt leur tour de légiférer sur le mariage pour tous. Aujourd’hui déjà, le groupe socialiste à l’Assemblée nationale doit décider s’il propose un amendement en faveur de l’ouverture de l’AMP aux couples de lesbiennes. Fin janvier, le texte, promesse de campagne de François Hollande, atterrira en séance.

De l'autre côté de la frontière, la dizaine de députés français en mission (majoritairement PS, plus un écolo et un UMP) ont été accueillis avec beaucoup de curiosité. Eux ont pris des notes, posé des questions éthiques ou techniques, ramené dans leurs bagages des arguments en béton, et une certitude : ce qui met la France en boule et lance les manifestants (anti et pro) dans la rue est vite devenu banal en Belgique.«C'est intéressant de voir comme ici, tout est devenu fluide, facile», remarque une socialiste, membre de la délégation.

11 heures, à la clinique Erasme

Cet hôpital bruxellois a ouvert l'AMP aux couples de lesbiennes comme aux femmes seules il y a vingt ans. «C'était un programme difficile à mettre sur pied, se souvient Yvon Englert, gynécologue et obstétri