Jean-François Lefort, responsable du parti basque Batasuna, compte les billets. Il espère rassembler 15 000 euros «en liquide» pour faire libérer dès ce samedi sa camarade, Aurore Martin, incarcérée en Espagne depuis près de deux mois. Les magistrats de l'Audiencia Nacional (la plus haute juridiction espagnole) ont annoncé hier la libération sous caution de la militante basque - de nationalité française - qui avait été arrêtée le 1er novembre, lors d'un contrôle routier dans les Pyrénées-Atlantiques.
Sous le coup d'un mandat d'arrêt européen, elle avait été remise dans la foulée aux autorités espagnoles et était incarcérée depuis à Madrid. Son tort ? Avoir participé à des réunions publiques de Batasuna, parti pourtant légal en France mais interdit en Espagne pour ses liens présumés avec les séparatistes basques de l'ETA. Elle encourt une peine de douze ans de prison. Son arrestation avait suscité un tollé, élus locaux, de gauche et de droite, voyant là un très mauvais signe dans le processus de paix engagé au Pays Basque. «L'annonce de la libération d'Aurore est évidemment une bonne nouvelle, a commenté Jean-François Lefort. C'est le résultat de la mobilisation massive et plurielle des derniers mois. Maintenant, Paris a peut-être demandé à Madrid de libérer Aurore, ça, personne ici n'est en mesure de le dire.» Pour Catherine Grèze, l'eurodéputée Europe Ecologie-les Verts qui avait rencontré la jeune femme dans sa cellule la semaine derniè