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Libération

Body-building

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publié le 21 décembre 2012 à 20h31

Le gouvernement a un grain contre le sexisme. Un vrai grain. En dépit de sa lâcheté extrémiste, de son modérantisme intégriste, de son conservatisme sans entrave, Jean-Marc Ayrault a signé une circulaire, le 23 août, où il demandait à son gouvernement de faire le meilleur accueil à des stages de «sensibilisation» aux «stéréotypes» machos.

Depuis, Caroline de Haas, cofondatrice du mouvement Osez le féminisme, qui chuchote ses précieux conseils dans les oreilles alertes de Najat Vallaud-Belkacem, ne cesse de faire la tournée des ministères. Elle projette à ces élèves récalcitrants des imprimés de bodys pour bébés où le garçon est malin et déterminé et la fille jolie ou, pire encore, «gourmande». Les ministres écoutent, prennent des notes, réfléchissent, méditent, comprennent. Et il semblerait que, peu à peu, ils guérissent de leurs tics et de leurs trucs mi-conscients mi-inconscients qui labourent leur cerveau, cette terrible maladie politique responsable de la tragédie dans laquelle nous vivons.

Nous, les femmes, bien entendu. Car eux, les hommes, savourent cette maladie même s’ils savent que ce n’est pas bien de l’aimer. Que c’est à proprement parler dégueulasse de prendre pour argent comptant les imprimés de ces bodys et bien d’autres choses.

Ce qui me préoccupe et me semble un scandale, c’est que ces stages sont réservés aux membres du gouvernement. J’aimerais, moi aussi, en bénéficier. Je souhaiterais que Caroline de Haas m’explique comment je dois lutter c