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Libération

Du rifi-fisc chez les artistes

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Depardieu, la grande évasiondossier
Après l’émoi suscité par le départ de Gérard Depardieu en Belgique, «Libération» a interrogé plusieurs acteurs, réalisateurs, humoristes et écrivains très divisés sur l’affaire.
publié le 21 décembre 2012 à 22h46

«Cette conversation téléphonique n'a jamais existé, vous ne m'avez jamais appelé, je ne veux pas que mon nom apparaisse dans cette polémique…» C'est uniquement parce qu'il est poli que ce célèbre comédien ne nous a pas raccroché au nez quand nous avons sollicité, vendredi, sa réaction à l'affaire de l'exil fiscal de Depardieu, transformée depuis en «affaire Depardieu-Ayrault-Torreton-Deneuve». Nous ne citerons pas son nom, car nous sommes réglo, mais cette attitude montre bien le malaise qu'ont créé en France, notamment chez les artistes, les passes d'armes parfois violentes auxquelles cette affaire a donné lieu. Le cas Depardieu divise le milieu culturel. Morceaux choisis.

Jeanne Moreau comédienne

«Je me fous de ce que les gens font de leur argent, je me fous de ce que Gérard fait de son argent. C’est quelqu’un de formidable, un grand comédien. La seule chose qui m’ennuie, c’est qu’il soit ami avec des dictateurs…»

Stéphane Guillon humoriste

«Je suis quelqu'un qui, souvent, "tacle" les autres. Donc, le portrait au vitriol, je connais bien. Mais j'ai une règle à laquelle je n'ai jamais dérogé, c'est que je ne dis pas de mal de mes propres camarades. Un humoriste qui dit du mal d'un autre humoriste est toujours suspect. La lettre de Torreton, donc, elle m'a vraiment dérangé. Je déteste son côté bien-pensant, il faudrait peut-être qu'il balaie devant sa porte. Du coup, il a rendu Depardieu sympathique. Moi, de toute façon, je ne pourrai jamais m'exiler fiscalement pour la simple raison que, au bout de vingt-quatre heures