Menu
Libération
TRIBUNE

L’essentiel finit toujours autour d’une table

Article réservé aux abonnés
publié le 23 décembre 2012 à 19h06

Ça suffit ! Pourquoi dévaloriser sans cesse le secteur de la restauration, de l’hôtellerie, des cafés ? Pourtant ces lieux et les moments qui les accompagnent sont centraux dans nos vies. Tout commence ou finit dans un café, un hôtel, un restaurant, une discothèque. Nous y avons les plus beaux souvenirs, et souvent aussi les plus douloureux et les plus difficiles. Vivre, c’est vivre dans et avec ces lieux. Pour les rencontres comme pour les solitudes.

Que seraient nos villes et nos campagnes sans ces commerces avant tout humains ? Faudra-t-il les remplacer par le silence des bornes interactives pour réaliser l’importance essentielle qu’ils jouent dans la structuration des rapports humains et sociaux ? Chacun le sait par expérience, l’essentiel finit toujours autour d’une table. Dans tous ces lieux où l’on parle, mange, dort, danse, on ne voudrait donc plus pour demain que des automates comme seule communication ?

Il est temps de sortir cet immense secteur économique et culturel de sa demi-légitimité et arrêter de le voir comme un lobby. Quand le nucléaire, l’automobile, l’énergie pèsent de tout leur poids sur la décision politique tout le monde trouve cela normal et légitime. Quand le commerce, l’artisanat, l’hôtellerie, les restaurants revendiquent, on trouve cela tout de suite suspect. On leur demande de se justifier de leur corporatisme et de ne pas noircir le tableau. A l’égard de quel autre milieu professionnel et culturel y a-t-il une telle suspicion naturelle ? Tous ces