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Libération
Enquête

Des voies détournées via Bercy

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Un ex-conseiller de Christine Lagarde est accusé d’avoir usé de sa position pour faire modifier, en 2010, le tracé de la ligne Bordeaux-Bilbao afin d’épargner sa maison familiale dans les Landes.
publié le 2 janvier 2013 à 20h36
(mis à jour le 3 janvier 2013 à 11h25)

Sur la carte, le tracé de la future ligne à grande vitesse entre Bordeaux et l’Espagne est cohérent, presque droit, sans méandres incongrus. Impossible de deviner qu’un petit tronçon de la future voie ferrée, qui placera Bordeaux à 1 h 50 de Bilbao en 2020, aurait été déplacé de 3 kilomètres pour épargner les terres et la maison familiale dans les Landes de François-Gilles Egretier, ex-conseiller de Christine Lagarde, alors ministre de l’Economie.

En guerre depuis deux ans contre ce «fait du prince», une association d'une quinzaine habitants, Les voix du fuseau nord, dont les maisons frôlent l'actuel tracé, ont enfin obtenu gain de cause. Après avoir porté plainte avec constitution de partie civile il y a un an, deux de leurs membres ont été entendus le 17 décembre par le juge d'instruction parisien Renaud Van Ruymbeke. Ce magistrat du pôle financier, en charge notamment du dossier Karachi, s'est vu confier en septembre une instruction pour «trafic d'influence passif par une personne exerçant une fonction publique et trafic d'influence actif par un particulier sur une personne chargée d'une fonction publique».

Les faits couverts par la plainte remontent à début 2010. Après avoir multiplié les consultations, études environnementales et réunions publiques, Réseau ferré de France (RFF) dévoile le futur tracé de la ligne Bordeaux-Espagne début janvier. Elle est validée par un comité de pilotage présidé par le préfet. Mais, dans le petit village d’Uchacq-et-Parentis, au no