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Libération

Un changement de génération pas spontané

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Entre gynécologues, généralistes et utilisatrices, les informations sur les pilules divergent fortement.
publié le 2 janvier 2013 à 22h26

«Mettez la pilule en vente dans les Monoprix», proposait le chanteur Antoine en 1966. «On a trop banalisé le médicament pilule», répond en 2013 Claudine Zimmer, gynécologue à Toulon. Trente femmes s'apprêtent porter plainte contre les laboratoires qui fabriquent les pilules de troisième et quatrième générations. Et la profession insiste sur l'encadrement nécessaire de l'utilisation de la pilule «qui est prescrite après un interrogatoire approfondi sur les antécédents médicaux de la famille des jeunes filles». Lors de la consultation, les gynécologues passent en revue les cas de phlébites, infarctus et accidents vasculaires cérébraux (AVC) chez les parents ou grands-parents des patientes. Ce n'est pas forcément une garantie de sécurité, car «les jeunes filles ne connaissent pas toutes l'histoire médicale de leur famille», note la docteure Zimmer. Les facteurs de risque individuels sont aussi inscrits au dossier de la patiente : tabagisme et obésité déterminent également la prescription. «Au-delà de 35 ans, je ne prescris pas la pilule à une fumeuse», explique Elizabeth Paganelli, gynécologue à Tours.

Prescription. Les professionnels ne se montrent pas vraiment surpris par les pathologies dont ont été victimes les jeunes femmes qui portent plainte : «plusieurs études récentes montrent que les risques d'effets secondaires sont plus élevés dans la troisième génération que dans la deuxième», indique Bernard Héd