Après le CM2, Tonia, 13 ans, aurait bien fréquenté le collège mais avec la vie qu'elle a, cela n'est pas possible, selon elle : «On reste sur le terrain tout l'hiver et après, on roule. Vers avril-mai, on part au pèlerinage des Saintes-Maries-de-la-Mer et on revient fin septembre, début octobre pour les vendanges ici, à Vesoul.» Sans compter que «le matin sur le terrain, nous les filles, on est à nos affaires, on range la caravane». Alors difficile d'aller au collège… Assis à une autre petite table dans le camion école garé sur l'aire d'accueil de Vesoul (Haute-Saône), Benoist, 18 ans, affiche, lui, de vrais regrets. «J'aurais bien aimé apprendre plus, dit-il, car pour le travail, on nous demande de savoir lire et écrire. Et je voudrais passer mon permis.» Faute de mieux, il donne un coup de main à son père, ferrailleur. «Mais ce travail m'ennuie.» A ses côtés, Alphonse, 15 ans, le reconnaît : «Aller tous les jours au collège, non, ça ne me plairait pas !» Il voudrait plutôt se lancer dans la maçonnerie. Aussi s'est-il remis aux études par correspondance. Comme pour Benoist, l'objectif est de passer le Certificat de formation générale (CFG), qui atteste d'un niveau collège juste en dessous du brevet.
Cinq jeunes sont venus ce matin dans le camion école, un combi transformé en salle de classe, avec tables de multiplication et dessins scotchés au mur, qui s’est arrêté jusqu’à midi sur l’aire de stationnement de Vesoul, en Ha