La polémique sur le mariage gay a atteint l’école par la grâce de Dieu. L’appel du patron de l’enseignement catholique à organiser des débats sur le sujet a encore durci l’affrontement droite-gauche. Et l’enseignement se retrouve embarqué dans un débat très politique, avec le risque de voir relancée la «guerre scolaire» et, dans l’immédiat, d’amplifier la mobilisation anti-mariage pour tous du 13 janvier au nom d’un Etat qui serait dogmatique et «cathophobe».
Tout est parti du courrier adressé le 12 décembre par Eric de Labarre, le secrétaire général de l'enseignement catholique - l'essentiel du secteur privé (20% du total des élèves) - à ses 8 500 chefs d'établissement. Evoquant le projet de loi, le responsable encourage «chaque école, collège ou lycée à prendre les initiatives les plus adaptées pour permettre à chacun l'exercice d'une liberté éclairée à l'égard des choix aujourd'hui envisagés par les pouvoirs publics». En clair, il propose de débattre d'un projet que l'Enseignement catholique combat ouvertement.
«Vigilance». Alors que les partisans des deux camps se mesurent à coup de manifs, l'initiative paraît suspecte. Le 22 décembre, l'UNSA-Education dénonce une «tartufferie», voyant là «un appel à la mobilisation à peine déguisé». Jeudi, le principal syndicat du privé, la FEP-CFDT, estime que «plutôt qu'à des débats éclairés, le courrier risque de servir de caution à des opérations partisanes et sectaires». C'est la l