Ce soir, aura lieu à Bobigny (Seine-Saint-Denis) la première d'une série de rencontres «Avis citoyens» entre le ministre de la Ville, François Lamy, et, donc, des «citoyens», ces habitants de quartiers défavorisés longtemps délaissés à qui le ministre dit vouloir redonner du pouvoir (lire interview page 4).
La concertation des habitants devrait être l'un des trois principaux volets de la refonte, en cours de réflexion, de la politique de la ville dont les premières orientations seront connues à la fin du mois. Le ministre ne cesse de le répéter, «il n'est aujourd'hui plus possible de penser une politique de la ville sans ses habitants».
L’ambition de la participation citoyenne n’est pas nouvelle. Dans le rapport Dubedout de 1983, considéré comme le texte fondateur de la politique de la ville, la cogestion avec les citoyens était déjà affichée comme une priorité. Aujourd’hui pourtant, ce volet est sans conteste l’un des plus gros échecs des politiques menées dans les quartiers depuis trente ans.
Démolitions. Durant la dernière décennie, les milliards investis dans la rénovation urbaine ont profondément changé et amélioré le visage de nombreux quartiers. Le bilan urbain est positif. Le bilan humain nettement moins, accentué par les effets particulièrement désastreux de la crise économique dans ces territoires déjà fragilisés. «Les gens ont l'impression que ces politiques se menaient en dehors d'eux. Et parfois même contre eux. C'est terrible