C'est une ville qui retient son souffle. Après s'être approchée tout doucement du précipice, le début de sa Capitale européenne de la culture, Marseille doit se jeter ce week-end dans le vide, sans bien savoir si elle est prête, si elle peut vraiment réussir. C'est un climat curieux. La ville semble dans l'expectative. Impatiente, excitée et inquiète. Elle s'interroge sur ses possibilités de réussir avant même d'avoir commencé. «Cette ville entretient une culture du découragement», soupirait la semaine dernière Bernard Souroque, directeur artistique du festival Jazz des cinq continents et du week-end d'ouverture de la capitale. Pourtant, les rues seront probablement pleines demain.
La préparation de sa capitale a ajouté quelques incompréhensions qui laissent un peu d’amertume dans le monde culturel, mais une évidence parcourt la ville : Marseille a besoin de bonnes nouvelles. Besoin de s’alléger. De devenir, pour quelques mois au moins, le centre des attentions pour d’autres motifs que ses règlements de comptes, ses affaires de corruption, sa prison délabrée. Il faut que la ville s’empare à présent de l’événement. Qu’elle en fasse une fête qui ne ressemble qu’à cette ville bordélique, paradoxale.
La ville qui en avait le plus besoin
Pour l’emporter, Marseille-Provence 2013 (MP2013), l’association qui a piloté la candidature puis la préparation, a joué des faiblesses de la ville autant que de ses forces. En recevant le jury européen chargé du choix, ell