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Analyse

Lois sur la famille : sous les parvis, la rage

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Pilule, avortement, pacs… A chaque texte sociétal, l’Eglise appelle ses ouailles à manifester.
publié le 11 janvier 2013 à 22h26

Année 1967. Alors que certains osent crier au «fossoyeur de l'humanité» ou à l'«assassin d'enfants», l'Eglise aussi se déchaîne contre «Lulu la pilule». En l'occurrence, Lucien Neuwirth, député gaulliste et père bienfaiteur de la loi autorisant la contraception. C'est peu dire qu'en ce temps-là, la hiérarchie catholique, résolument hostile à toute distinction entre acte sexuel et procréation, batailla ferme. Réussissant même par son intense lobbying à faire retarder de deux années la publication des premiers décrets d'application du texte.

1975, rebelote. On la retrouve qui brandit son crucifix contre la loi sur l’avortement portée par Simone Veil, avant d’enchaîner contre le divorce par consentement mutuel. Une vingtaine d’années plus tard, l’Eglise se remobilise de toutes ses forces contre le pacs - néanmoins adopté en 1999.

Et la revoilà aujourd'hui qui envoie ses ouailles dans la rue contre le mariage pour tous, tandis que résonnent encore les slogans de la manif de novembre («Oui à la famille, non à l'homofolie», «Non au mensonge, la vie se transmet par un homme et une femme»…). Alors que flotte encore l'odeur des boules puantes d'«inceste» et de «polygamie» lancées par le cardinal Barbarin.

«Bûcher». «C'est la même histoire, la même rengaine. Comme sous de Gaulle lors du débat sur la contraception, VGE quand il y a eu l'avortement, Jospin avec le pacs, l'Eglise est contre le projet de mariage pour