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Libération
TRIBUNE

Apologie masculine de la pilule

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Ré/Jouissances
publié le 14 janvier 2013 à 19h06

C’est le Vatican qui doit se friser les moustaches. A force de faire le trottoir, sa majorité sentencieuse pourrait réussir à repousser aux calendes le droit à l’enfant pour tous.

Ironie de l’actualité, la pilule contraceptive que Rome a toujours vomie, malgré quelques tournicotis compréhensifs, est aujourd’hui sur la sellette.

Si ça continue, les évêques de France, alliés aux précautionneux de principe, finiront par restaurer les bonnes manières missionnaires qui obligeaient à procréer dans la crainte de Dieu le Père et l’imitation de mère nature. On exagère ? Peut-être… Mais, en attendant, on aimerait se livrer à une apologie masculine du bonbon magique.

La pilule des femmes. C'est une passion qui ne se dément pas. Depuis un demi-siècle, les Françaises font de la pilule leur principal mode de contraception, loin devant stérilets et autres implants. Cette faveur les singularise sur la planète du contrôle des naissances où leurs consœurs étrangères diversifient leurs choix.

Il entre dans cette vénération gauloise un goût certain pour le bonheur et une croyance sans failles dans le progrès technique. Optimismes recommencés qui, ces temps derniers, prennent des rafales de plomb dans l’aile.

Quinquagénaire, la pilule est contemporaine du TGV et de l’Airbus. Mais quelle que soit la puissance de ces totems très masculins, leur petite sœur délurée a brisé bien plus de tabous qu’eux.

Elle a permis aux femmes d’allier maternité choisie et liberté sexuelle, de conquérir le