En l'immobilisant, ils l'ont involontairement tué. Mais les deux policiers qui ont asphyxié un jeune, interpellé le 9 mai 2008 à Grasse (Alpes-Maritimes), restent droits dans leurs bottes : ils sont venus dire hier à la cour d'appel d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) qu'ils n'avaient fait qu'appliquer les gestes appris. «S'il faut les changer, ce n'est pas à moi de le décider», assure le gardien de la paix Walter Lebeaupin, 38 ans, qui a pratiqué une clé d'étranglement au cou pendant plus de six minutes. Il reconnaît néanmoins que ces méthodes devraient «être interdites» : «Malheureusement, il a fallu un cas comme ça pour s'en rendre compte.»
Témoins. Ce jour-là, Hakim Ajimi, un Tunisien de 22 ans mentalement dérangé, qui vient de gifler son banquier, est repéré sur un boulevard par les deux policiers prévenus de l'incident. Hakim Ajimi se rebelle face à eux et déboîte l'épaule du brigadier-chef Jean-Michel Moinier, 43 ans. Les policiers parviennent à l'immobiliser, le menottant aux mains et aux pieds. Il est alors hors d'état de nuire. Mais, sans doute en colère après les coups reçus, ils ne relâchent pas leur emprise dans l'attente d'un véhicule pour l'emporter : Jean-Michel Moinier est à califourchon sur son dos, ou exerce avec le genou une compression thoracique qui, peu à peu, l'asphyxie, Walter Lebeaupin lui applique sa clé au cou. Des badauds protestent. Les pompiers arrivent, un policier les écarte : «C'est bon, on s'e