Des piles de couvertures, une montagne de palettes, des bouteilles d'eau, et des paquets de sucre: voilà ce qui reste de la grève de la faim de 73 jours des sans-papiers de Lille, en fin de matinée ce lundi, devant le parvis de l'église Saint-Maurice. Vers midi, balai ou sac poubelle à la main, les soutiens nettoient la tente bleue avant de la démonter, et les 37 sans-papiers, qui ont décidé de se réalimenter, sont à l'hôpital. Victoire? Pas de triomphalisme du côté des sans-papiers, ni des associations qui leur sont proches. «Personne ne dit "youpi, la préfecture a cédé", et on sait que tout n'est pas réglé, répond Annick Batallan, de la Ligue des droits de l'Homme du Nord, mais on a choisi de faire confiance à la volonté de la préfecture du sortir de la crise.»
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Après 73 jours de grève de la faim, et quatre personnes à l’hôpital, selon le décompte du Comité des sans-papiers du Nord (CSP59), la sortie de crise devenait urgente. Comme à chaque grève de la faim des sans-papiers à Lille, personne ne doit avoir l’air de céder. Et comme dans la plupart des grèves depuis 1996, des régularisations au compte-gouttes, discrètes, et ne concernant pas tout le monde devraient avoir lieu. Pour l’instant, sur les 161 dossiers portés par