Michèle Delaunay, ministre déléguée aux Personnes âgées (photo AFP), revient sur
pour cause d’impayés.
Dix jours après cette expulsion, où en est-on ?
Au vu des premières conclusions, nous avons décidé d’une mise sous contrôle renforcé de la maison de retraite, qui fait partie d’un groupe privé. Des négligences graves ont été mises en évidence. Il faut être sûr qu’elles n’ont pas, ni ne pourront concerner d’autres pensionnaires. Pour la résidente, son avenir a été assuré et un nouvel établissement a rapidement été trouvé.
Fermer cette maison de retraite était-il envisageable ?
Cela aurait conduit à reloger dans l’urgence 120 personnes âgées, fragiles, qui ne sont coupables de rien dans l’affaire. De plus, la famille est aussi concernée. Le code civil lui fait obligation de subvenir aux besoins fondamentaux des parents âgés comme des enfants. Ce champ, qui ne dédouane pas l’établissement, devra être instruit.
Quelles conclusions plus générales tirez-vous ?
Ce qui est en jeu est la question du droit des âgés. Ma première mission est certes de lutter contre toute forme de discrimination, mais il ne suffit pas de le dire : nous devons expliciter leurs droits, y compris et peut-être surtout quand les âgés ne sont plus en capacité de les défendre. Je déteste le mot «maltraitance». En réalité, tout est question de «droits» et de l’obligation qui nous est faite de les respecter.
C’est-à-dire…
L’histoire de cette expulsion touche au droit de la famille, et aussi au droit du logement et à la liberté d’aller et venir. Elle résidait dans un lieu assimilé par le code de la santé publique à son domicile, ce qui implique selon la loi des droits particuliers