Pour Albert Chennouf, c'est une affaire qui concerne les pères. Contre «ce salopard» de Mohamed Merah qui a tué son fils Abel, 25 ans, cet homme blessé et combatif ne ressent «pas de haine» mais «contre sa famille, oui». Descendant d'un mineur «berbère, laïc et athée» et d'une «catholique pure souche alsacienne», Albert Chennouf, 60 ans, a inculqué à ses trois enfants les «valeurs de la République, de la droiture et du respect» qu'il tient de ses parents. Il dit : «Ça commence à la maison. Si j'avais donné à mon fils l'éducation qu'à donné son père à Merah, on aurait un terroriste de plus.» A 23 ans, Mohamed Merah était à ses yeux «trop jeune pour penser tout seul» mais «la famille Merah qui insulte "les feujs, les faces de craies, les non-musulmans", porte une lourde responsabilité». Il cible surtout le père Merah qui a été emprisonné pour trafic de stups, puis a abandonné sa femme et ses cinq gosses à Toulouse : «Mon père avait cinq enfants et avait divorcé pareil pour retourner en Algérie, un peu le même parcours que le père Merah. C'est bien la preuve que l'origine ne veut rien dire, tout est une question d'éducation.» Il n'accable pas la mère de Merah qui, certes, «a failli» mais «c'est une femme illettrée, battue par Abdelkader et Mohamed». Il lui a même présenté ses «condoléances» devant les caméras le jour de l'enterrement d'Abel. Ce «destin croisé
portrait
Albert Chennouf. Son fils, sa bataille
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publié le 18 janvier 2013 à 19h16
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