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Libération

Manuel Valls, statisticien de l’Intérieur

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Le ministre a présenté son premier bilan sécurité et exposé ses orientations.
publié le 18 janvier 2013 à 22h26

La politique du chiffre, qui fut l'alpha et l'oméga de ses prédécesseurs, c'est bien fini, a promis vendredi Manuel Valls lors de la présentation de son bilan sécurité. «Je pose définitivement l'acte de décès de cette politique», a annoncé solennellement le ministre de l'Intérieur… avant de commenter les statistiques présentées quelques heures plus tôt par l'ONDRP, l'Observatoire de la délinquance et des réponses pénales (lire ci-contre). La rupture avec le passé réside dans le fait que l'ONDRP expose désormais ses chiffres «en toute autonomie»et «dans ses propres locaux», sans intervention du ministre de l'Intérieur qui se contente «d'analyser» ces statistiques et d'en tirer des «conclusions» en matière de politiques publiques. Fini, donc, le fameux «chiffre unique» de la délinquance, prisme atrophié et régulièrement bidouillé de la réalité, mais brandi consciencieusement par tous les ministres de l'Intérieur, les bonnes années comme trophées autopromotionnels, les mauvaises comme alibi de mesures répressives. Pour autant, Manuel Valls n'aura pas résisté à glisser dans son propos que ce fameux chiffre ne lui aurait pas été totalement défavorable cette année.

Plaintes. Le ministre entend réformer l'outil même de mesure de la délinquance, reposant aujourd'hui sur «des indicateurs trop globaux, trop imprécis et trop hétérogènes». Le projet, exposé hier, consiste à introduire des phénomènes