Un mois et demi après la première plainte, quatorze nouvelles requêtes visant notamment les fabricants de quatorze marques de pilules différentes ont été déposées hier devant le tribunal correctionnel de Bobigny (Seine-Saint-Denis). Pierre Markarian fait partie des plaignants. En 2007, sa fille Théodora est morte d'une embolie pulmonaire massive. Elle avait 17 ans, était sportive, ne fumait pas. «Comment, pourquoi, on avait besoin de comprendre, raconte-t-il. Elle était jeune, en bonne santé… Il y avait bien une explication. Très vite, par déduction, on a fait le lien avec la contraception.» Théodora prenait depuis deux mois la pilule Mercilon (de troisième génération), prescrite par un médecin du Planning familial sans autorisation parentale, comme le permet la loi.
«Désert». Depuis, il essaie d'alerter. En vain. «J'ai cherché à éviter le procès par tous les moyens, mais c'est la seule façon d'attirer l'attention en France.» Pierre Markarian parle d'une voix à peine audible, il n'a pas envie de s'épancher. Il raconte son premier combat pour faire établir officiellement le lien de causalité entre la pilule et le décès de sa fille. «D'emblée, les médecins m'ont dit de laisser tomber, que j'étais le pot de terre contre le pot de fer.» La commission régionale de conciliation et d'indemnisation des accidents médicaux (CRCI) du Rhône reconnaîtra en 2010 que l'embolie pulmonaire dont a été victime sa fille «peut être considér