Le ratage avéré du jihadiste Mohamed Merah par les services de renseignement continue d'alimenter les interprétations. Vendredi, c'est le très médiatique juge Marc Trévidic qui, en pleine promotion de son dernier livre, a confié «sa conviction» au blogueur Frédéric Helbert. Sans que l'on connaisse les indices qui étayent son intime «conviction», le magistrat antiterroriste expose son sentiment sans conditionnel. A l'en croire, les «services» de renseignement «ont tenté un coup particulier, risqué, mais qui à leurs yeux valait la peine, et qui aurait pu se montrer gagnant. Ils ont tenté de le recruter tout simplement. D'en faire un agent double. Il y avait le risque bien sûr mais il y a toujours un risque dans ce genre d'opération. On marche sur le fil. C'est l'évaluation qui a foiré ! Merah a vu le coup venir, comprit qu'il pouvait en profiter, et en fait s'est joué des hommes de la DRRI [direction régionale du renseignement intérieur] de Toulouse, continuant à préparer son jihad, tout en donnant l'impression qu'il collaborait».
Débriefing. Au nom des familles des militaires Imad Ibn Ziaten et Abel Chennouf qui «réclament la vérité sur les dysfonctionnements des services de renseignement», Me Samia Maktouf émet une réserve : «Marc Trévidic ne fait pas partie des juges qui instruisent ce dossier. Il ne ressort pas clairement de ses déclarations que Mohamed Merah a été un agent double mais a-t-il des p