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Libération
TRIBUNE

Les mots, camarades, faites gaffe aux mots !

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par Roland Castro, Architecte
publié le 28 janvier 2013 à 19h06

Once upon a time, il y avait des jeunes gens vifs, radicaux et provocateurs, ils aidèrent à inventer le Mouvement de libération des femmes (MLF) et le Front homosexuel d'action révolutionnaire (FHAR), c'était il y a quarante ans, deux générations, une éternité… Certains étaient homosexuels, d'autres étaient révoltés par l'homophobie qui, en ce temps-là, prenait la forme du silence comme principal moyen de répression, et de la ratonnade en cas d'évidence… Il eut été étrange pour tous ces gens que l'on se battît pour le mariage… Ce qui était réservé à Gide, Proust, Rimbaud, Aragon, était une sorte de silence où le respect de l'artiste forçait l'autorisation du chemin de traverse hors norme. Le FHAR le hurla pour tous (les homosexuels), le droit à Etre… Un long combat avait commencé. Ce combat trouva une première conclusion dans le pacs qui donne une forme juridique au lien homo (pas seulement à lui d'ailleurs). Le mariage trottait dans certaines têtes, aboutissement d'un combat pour l'égalité que l'on soit homo, hétéro ou transsexuel… Je me suis marié quatre fois, je connais la nature de ce rêve. Le candidat socialiste l'inscrivit à son programme et il semble décidé à le faire (ce qui ne semble pas être le cas de toutes ses promesses). Mais le politiquement correct aime bien enrober en mots bien fluides et corrects (c'est-à-dire supportables par la vulgate médiatique) des choses pourtant simples lorsqu'elles sont nommées pour ce qu'elles sont : le mariage pour les hom