Les services de renseignement de la Direction de la Surveillance du Territoire (DST) «savaient tout dès 1994-1995» sur un financement de la campagne électorale d'Edouard Balladur grâce à des rétrocommissions liées aux contrats d'armement, selon un témoin.
«La DST avait mis une camionnette banalisée, un "sous-marin" dans le langage des services, devant le siège de campagne d'Edouard Balladur, à Paris. Elle a selon lui filmé les allers et venues» de tous ceux qui y pénétraient ainsi que «les valises» d'argent liquide, a témoigné à l'AFP l'ex-agent, Gérard Willing, professionnel du renseignement qui affirme avoir travaillé ponctuellement pour la DST.
C’est à ce titre de professionnel du renseignement que selon lui, la DST lui aurait demandé d’identifier certaines des personnes qui ont été filmées entrant dans le QG d'Edouard Balladur.
«J'ai dit la même chose au juge», a ajouté Gérard Willing, qui a été entendu lundi durant plus de cinq heures par le juge Marc Trévidic chargé du volet terroriste de l'enquête sur l'attentat de Karachi qui a fait 15 morts dont 11 ingénieurs de la Direction des Constructions Navales (DCN) le 8 mai 2002 à Karachi.
Selon lui, «tous les documents» de la DST sur l'enquête Karachi, auraient «été détruits», après la censure par le Conseil constitutionnel de la loi de 2009 qui avait étendu le «secret défense» à certains lieux (Présidence de la républiques, ministères, services secrets.).
Les juges