Un fossé générationnel. L'un des enseignements majeurs de notre sondage - et l'un des plus sombres - est que 67% des jeunes interrogés par Viavoice ne se sentent pas «pris en compte». Pour eux la société française paraît fermée et dirigée par des générations qui leur lèguent un héritage dont ils se seraient bien passés.
François Miquet-Marty évoque la «perception dominante d'un conflit de générations entre les jeunes et leurs aînés». 59% des 18-25 ans estiment ainsi être confrontés à «un conflit de générations» et ce sentiment est particulièrement fort dans la tribu des «jeunes en rupture», indignés par leur difficulté à trouver du travail.
«Mais à la différence des années 60, [ce conflit de générations] ne s'apparente pas à un combat d'idéaux, ou à une confrontation des modernes contre les anciens», pointe le patron de Viavoice. Ce conflit trouve d'abord sa source dans le rejet dont les jeunes générations se sentent victimes. Et de demander qu'on leur laisse leur chance et que leurs aînés leur fassent un peu de place. Les 18-25 ans sont ainsi 63% à estimer qu'ils devraient avoir davantage de pouvoir dans les entreprises, 62% dans le système éducatif et 56% en politique. Les jeunes reprochent aussi aux générations qui les ont précédés de leur laisser un lourd passif écologique (72%) et économique (68%).
Autre signe du fossé : la perception que les jeunes ont de l’Europe. Loin du «plus jamais ça» de leurs aînés, ils sont ainsi 51% à la définir