La réforme de la politique de la ville telle qu’elle s’annonce après trois mois de concertation entre élus, institutions, associations et habitants pourrait se résumer en une formule : donner plus aux plus pauvres parmi les pauvres. Et donc… moins aux autres.
Combien de quartiers resteront prioritaires ?
Le ministre de la Ville, François Lamy, a donné hier la mesure de ce redéploiement : «Entre 500 et 1 000» quartiers devraient être classés politique de la ville et bénéficier des 500 millions d’euros annuels du ministère. Près de 2 500 quartiers sont aujourd’hui classés en contrats urbains de cohésion sociale (Cucs) et plus de 700 en zone urbaine sensible (ZUS). La restriction est donc d’ampleur. Ce qui risque de faire des mécontents parmi les élus qui perdront leur classement en territoire prioritaire. François Fillon avait tenté le coup en 2009, avant de reculer devant l’opposition des élus locaux.
Quels seront les critères pris en compte ?
Pour l’instant, le ministère s’est gardé de lister les communes concernées. Mais trois critères ont été retenus pour repérer les quartiers : les revenus des habitants, le taux de chômage et la proportion de jeunes dans la population. Jusqu’ici, le classement en ZUS prenait en compte le fait d’avoir de l’habitat dégradé et des grands ensembles, ainsi que la distorsion entre zones d’habitats et zones d’emploi. Durant la concertation, la proportion de logements sociaux ou la part des immigrés dans la populatio