C’est un nouveau pied de nez de Maurice Agnelet à la justice française : trente-cinq ans après la disparition d’Agnès Le Roux, qui l’aimait à la folie, l’avocat radié de 74 ans a obtenu hier un troisième procès sur décision de la commission de réexamen des décisions pénales. L’instance de la Cour de cassation a aussi ordonné que l’exécution de sa condamnation à vingt ans de réclusion criminelle soit suspendue. Il devrait sortir aujourd’hui du centre de détention de Mauzac (Dordogne), après cinq ans passés en prison et avec l’espoir que les assises de Rennes, désignées pour le nouveau procès, à une date inconnue, le déclarent innocent. Pour l’instant, c’est un partout, balle au centre : acquitté en 2006, reconnu coupable d’assassinat en 2007.
Pourquoi encore un procès ?
Le 10 janvier, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a jugé qu'Agnelet n'avait pas bénéficié d'un procès équitable en 2007. En cause : l'absence de motivation de l'arrêt d'assises. Il n'a donc pas pu «comprendre le verdict». La Cour ne critique pas le bien-fondé de sa condamnation - juste sa forme -, mais relève les «nombreuses incertitudes» de l'affaire. Note que «les raisons et les modalités de la disparition d'Agnès Le Roux, y compris la thèse de l'assassinat, ne reposaient que sur des hypothèses, faute de preuves formelles». Selon l'arrêt, «le meurtre n'était pas formellement établi». Vrai : faute notamment de cadavre et de scène de crime, on n'a