Ya-t-il un nouveau scandale Mediator ? L’Office national d’indemnisation des accidents médicaux (Oniam) a dû réunir d’urgence, hier, son conseil d’orientation pour faire le point sur les nouvelles accusations pesant sur le collège d’experts qui statue sur l’indemnisation des victimes présumées du Mediator. Déjà critiqués pour avoir rejeté 93% des dossiers traités, les experts sont à nouveau pointés du doigt : comme l’a révélé jeudi l’Agence de presse médicale (APM), ils auraient minimisé la gravité des valvulopathies de plusieurs patients.
Dans la foulée, trois associations de victimes, la revue médicale Prescrire, et la pneumologue Irène Frachon ont demandé lundi à la ministre de la Santé, Marisol Touraine, de «mettre fin au déni des faits et au tripotage des dossiers» et de décréter un «moratoire sur les travaux du collège d'experts», composé pour l'essentiel de médecins cardiologues et pneumologues. Le député PS Gérard Bapt, qui a présidé la mission parlementaire sur le Mediator, a réclamé de son côté la «démission collective» des experts.
Vidéo. Tout est parti d'une conférence de presse organisée jeudi par le collège pour défendre son bilan. Selon l'APM, l'un des experts, le cardiologue Jean-Jacques Blanc, y a déclaré que la gravité des valvulopathies (classées de 1 à 4) avait été «régulièrement» révisée à raison d'«un ou deux» cas par semaine, en réinterprétant les échographies cardiaques qui figurent