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Libération

Des enseignants dans le doute…

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Manque de moyens pour occuper le temps libéré, animateurs non formés : la réforme passe mal.
publié le 10 février 2013 à 20h56

Comme la grande majorité des instituteurs parisiens, ils étaient en grève le 22 janvier contre la réforme des rythmes scolaires. Et ils débrayeront à nouveau demain. Les cinq professeurs des écoles réunis dans ce café parisien ne sont pas tous très virulents contre la semaine de quatre jours et demi. Mais ils ont en commun de se sentir floués par la réforme et la conviction d’être des incompris.

«C'est une réforme inapplicable, commence ce professeur, dix ans d'ancienneté. La mairie semble opter pour organiser des activités périscolaires durant la pause du midi qui, de 11 h 30 à 13 h 30, serait prolongée jusqu'à 14 h 15. Mais jamais ils ne pourront recruter suffisamment d'animateurs de qualité. Ceux de la cantine sont des précaires sans formation et ils ne sont pas remplacés quand ils sont absents. Ça va être de la garderie. On va passer des films ou faire faire du coloriage aux élèves, et on va les récupérer encore plus excités que maintenant après le déjeuner.»

«Préau». Pour tous les cinq, ce dispositif n'aurait que des inconvénients. «Où va-t-on mettre les enfants ? s'interroge une institutrice de maternelle qui enseigne depuis trente-sept ans. Les cours de récré ne sont pas aménagées. Vont-ils aller dans le préau ou alors dans nos classes ? Et nous, où irons-nous ? Nous disposons d'une salle minuscule pour nous rencontrer et nous n'avons pas d'armoire personnelle pour notre matériel. De plus, je prépare m