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Libération

Discrimination : l’avocat lyonnais poursuivi

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Justice. Une association a assigné l’auteur d’une demande de récusation d’un juge pour judaïté supposée.
publié le 10 février 2013 à 21h56

L'avocat lyonnais qui avait demandé la récusation d'un magistrat au motif qu'il était… juif (selon lui) va devoir s'expliquer devant un tribunal. Une association de lutte contre le racisme et l'antisémitisme, Mémoire 2000, vient en effet de l'assigner pour «provocation à la discrimination» à l'égard d'une personne en raison de son appartenance supposée à «une ethnie, une nation, une race ou une religion». Délit prévu par la loi de 1881 et puni d'une peine maximale d'un an de prison et de 45 000 euros d'amende. Ce procès s'ajoute aux poursuites disciplinaires demandées par le parquet général, suite à la révélation de l'affaire, le 26 novembre par Libération.

Petit rappel de l'histoire : dans le cadre d'un banal dossier d'affaires familiales (non-présentation d'enfant après un divorce), Me Alexis Dubruel rédige une requête où il demande la récusation d'Albert Lévy, magistrat devant siéger à l'audience, car sa judaïté supposée le rendrait partial en faveur de la prévenue dont le père, prénommé Moïse, serait également juif.

«Wikipédia». La requête est une hallucinante et laborieuse démonstration : «La première page de la notice du mot "Lévy" sur le site Wikipédia mentionne que ce mot est, dans le peuple juif, un des noms portés par les descendants des lévites, membre de la tribu des lévi», écrit-il. La publication du contenu de cette requête avait suscité un tollé dans le monde judiciaire, allant