Demain, ce sera relâche pour Gaud Abdechakour. Cette mère de deux enfants, acheteuse dans le textile, prendra sa journée pour garder son fils de 8 ans. Fille d'instituteurs, elle avoue pourtant ne pas «comprendre» la grève des enseignants. «Je suis en fait assez étonnée : c'est la première fois que je ne suis pas d'accord avec eux ! Je ne vois pas pourquoi ils sont opposés à cette réforme. Peut-être que cela leur fait peur ? Peut-être que c'est trop tôt ? Moi, je veux le bien-être de mon enfant et, à l'heure actuelle, je trouve qu'il a des journées trop longues et trop chargées.» D'autres parents, à l'image de Cyrielle Poncy, à la tête du collectif Prenons le temps pour nos enfants, seront demain avec les profs pour manifester. «Nous refusons l'opposition entre parents et enseignants et pensons que cette réforme doit se faire avec toutes les parties», explique-t-elle.
Pas de manifestation pour Anne-Françoise Chesnard, consultante en communication qui a une fille en CE1, mais pas mal d'indulgence pour la grève de demain : «Si c'est pour travailler plus pour gagner moins, je comprends que les professeurs réclament des augmentations.»
Certains soutiennent, d’autres ne sont pas d’accord ou ne comprennent pas : cette nouvelle grève des instituteurs, après celle du 22 janvier, reflète les opinions très mitigées des parents parisiens sur la réforme des rythmes scolaires qui devrait intervenir dès septembre dans les écoles de la capitale.