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Interview

«La semaine de 4 jours? Tout le monde la critiquait»

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Le sociologue François Dubet revient sur les crispations des profs, en grève demain contre la réforme des rythmes scolaires.
publié le 10 février 2013 à 21h36
(mis à jour le 11 février 2013 à 19h34)

Le ministre de l’Education, Vincent Peillon, traverse sa première épreuve rue de Grenelle. Alors qu’il la croyait consensuelle, sa réforme des rythmes scolaires, qui fait passer la semaine de quatre jours à quatre jours et demi en primaire, se heurte à la résistance des enseignants. S’il échoue à la faire passer, c’est toute la Refondation de l’école - la grande œuvre du quinquennat - qui risque d’être ébranlée. A la veille d’une nouvelle grève des instituteurs, le sociologue François Dubet analyse le blocage enseignant et s’inquiète des difficultés à faire bouger le système.

Etes-vous surpris par la mobilisation des enseignants ?

Je ne m'y attendais pas du tout. La semaine de quatre jours [instaurée par Xavier Darcos en 2008, ndlr] avait été acceptée comme un cadeau, de façon un peu gênée, par les syndicats. Mais tout le monde, y compris leurs responsables, la critiquait. Il y avait une sorte d'unanimité contre ce «Munich scolaire» dénoncé par l'historien Antoine Prost - en supprimant le samedi, on sacrifiait les enfants aux intérêts des familles - et il semblait y avoir un accord pour revenir aux quatre jours et demi.

Je m'attendais plutôt à des grincements au sein du syndicat majoritaire, le Snuipp-FSU, entre une direction qui se disait favorable au changement de rythmes, et la base où beaucoup appréciaient le cadeau de la semaine de quatre jours. Cette réforme figurait par ailleurs dans le programme électoral de François Hollande. Vincent Peillon en a discuté pendant des mois. Et aujourd'hui on entend crier dans les ma