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Analyse

La foi ne renonce pas à dicter sa loi

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Alors que l’Eglise est exsangue et l’islam encore très minoritaire en France, les religions n’ont jamais tant essayé de peser sur les débats publics.
Paris, le 18 novembre 2012. Manifestation de Civitas, une association proche des milieux intégristes, contre le projet de loi ouvrant le mariage et l’adoption aux homosexuels. COMMANDE N° 2012-1483 ACCORDWEB (Bruno CHAROY)
publié le 12 février 2013 à 22h52

Manifestation de Civitas à Paris le 18 novembre 2012. (Photo Bruno Charoy)

Pape peu médiatique, Benoît XVI a indéniablement réussi sa sortie. A l'aune du poids réel du catholicisme en France et en Europe, l'intérêt qu'a suscité sa démission pourrait surprendre. «Dans les sociétés sécularisées, il y a effectivement un paradoxe, souligne le sociologue des religions Jean-Paul Willaime. Même si les grandes religions y sont en déclin, les figures spirituelles, comme Mère Teresa, le pape ou le dalaï-lama, suscitent la fascination.»

Mieux que personne, Jean Paul II, sous son pontificat, l’avait compris. Le prédécesseur de Benoît XVI a redonné une visibilité à un catholicisme pourtant en crise dans la plupart des pays occidentaux. L’équation de Jean Paul II était simple : moins de troupes suppose de plus se montrer pour continuer à exister.

Fierté. Dieu bouge-t-il encore ? Depuis une quinzaine d'années, en France, le religieux a retrouvé une visibilité sur la scène publique et investi, à nouveau, les débats politiques. Et, souvent, pour le pire. Côté catholique, les Journées mondiales de la jeunesse de Paris, en 1997, voulues par Jean Paul II, et leur succès ont regonflé le moral des troupes. L'événement a donné le signal d'une nouvelle affirmation identitaire.

Dans les années 70, la gauche chrétienne avait choisi l'enfouissement pour accompagner une société en évolution dans la foulée libertaire de mai 68. Trente ans plus tard, l'