Elles ont droit de cité, de prier, de prêcher… Mais les religions, ou du moins leurs hiérarques, n’oublient-elles pas parfois la loi de 1905 de séparation des Eglises et de l’Etat, en s’assumant comme de véritables lobbys dans le débat démocratique ? Voire, pour certaines de ses ouailles, en revendiquant des exceptions de traitement dans les services publics ?
Des cathos à réaction
Dépeuplée mais fidèle au poste. Comme à chaque grand débat de société - pilule, avortement, divorce par consentement mutuel -, l'Eglise catholique a fait irruption dans le débat sur le mariage pour tous. Prêchant pendant des mois contre un texte qui ne parle pourtant que de mariage civil, quand les autres religions opposées au projet se sont contentées de messes basses. Le début de cette ascension ? L'Assomption. En ce 15 août, la première ligne du projet de loi n'est pas écrite que le cardinal André Vingt-Trois transmet une prière pour la France, à lire dans les paroisses. Les fidèles sont invités à prier pour que «les enfants et les jeunes […] cessent d'être les objets des désirs et des conflits des adultes pour bénéficier pleinement de l'amour d'un père et d'une mère». La base est posée : le droit de l'enfant sera au cœur de la rhétorique.
En septembre, le cardinal Barbarin prend le relais. Et s'en prend à un mariage qui ouvrirait la voie «à la polygamie et à l'inceste».Voilà pour l'amalgame destiné à frapper les esprits. La dramatisation est